C'est une annonce ministérielle qui pourrait figurer à la rubrique immobilière. «Garde des Sceaux cherche appartement prix abordable à Lyon pour briguer la mairie en 2007». Dominique Perben, ministre de la Justice, l'a annoncé vendredi, il est en quête d'un domicile lyonnais pour s'installer avec femme et enfants. Il tient à venir dès à présent, quatre ans avant l'échéance, car «une ville ne se prend pas par surprise». Et peut-être aussi parce qu'il lui faudra du temps pour vaincre les résistances locales, faire oublier qu'il a été élu à Chalon-sur-Saône pendant vingt ans, amadouer Charles Millon et ressouder une droite éparpillée au point de céder la ville au socialiste Gérard Collomb aux municipales de 2001.

Le ministre a multiplié les rendez-vous discrets pour préparer l'atterrissage. Il lui a d'abord fallu écarter les autres candidats au parachutage. Elu de l'Aisne, le secrétaire d'Etat aux PME, Renaud Dutreil, ne cachait pas son appétit. «Nous nous sommes vus il y a deux mois», évacue Dominique Perben, qui avance également : «Un certain nombre de gens à Paris ont dit que c'était Perben qui était le mieux placé pour gagner.» Il aurait l'aval de Jacques Chirac et d'Alain Juppé. Reste à gagner celui des Lyonnais, qui apprécient rarement que leur avenir se joue à Paris.

Champ de ruines. Jeudi soir, Perben a pris soin de rencontrer «cadres et élus de l'UMP», pour leur réserver la nouvelle. Pendant deux heures, il a tenu un discours humble et rappelé ses attaches lyonnaises. Ay