Un soir de la fin juin, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), en banlieue parisienne, cadres, militants et simples sympathisants communistes se retrouvent autour d'un plateau de charcuterie et d'un poulet froid. Au menu des
discussions : le rôle du parti dans l'opposition à une droite «franchement dure», la volonté de «changer la société par le bas», mais aussi la difficile quête de partenaires avec lesquels bâtir une alternative à la droite.
«Plus en phase». Habitude oblige, les présents se tournent d'abord vers le grand frère socialiste. Un an après la défaite, les militants communistes sont-ils déjà prêts à renouer avec le PS ? Visiblement pas. «Ce que le PS peut proposer ne m'intéresse pas, seul m'importe de savoir comment les communistes vont être utiles», répond Cyrille. La soirée avançant, les langues se délient et les camarades livrent plus avant leurs sentiments à l'égard des socialistes. Premier désaccord : le débat sur les retraites. «Le PS a beaucoup hésité», fait remarquer Gilles Garnier, conseiller général, membre du comité exécutif du PCF et proche de Marie-George Buffet. Il fait référence à Michel Rocard et Bernard Kouchner qui ont sommé la gauche de ne pas jeter la pierre au projet du gouvernnement. Quant aux mouvements sociaux, «le PCF était quand même plus en phase avec la rue que le PS», poursuit le même. Guy, enseignant, va plus loin dans la critique. Exemples à l'appui. «Francis Mer dit lui-même qu'il s'inscrit dans la ligne de Fabius, Delevoye qu'il appliq