Les derniers articles du projet Fillon devraient donner lieu à un baroud d'honneur sur la retraite par capitalisation. Un point sur lequel les projets présidentiels de Lionel Jospin et de Jacques Chirac présentaient une réelle différence. Encore ce dernier se montrait-il extrêmement prudent, parlant surtout de «favoriser l'épargne salariale», mais aussi de «créer des fonds de pension» tout en précisant «à la française». Son challenger socialiste en rejetait fermement le principe.
Rente. Ces «fonds de pension à la française» ont disparu du projet Fillon qui, dans une première mouture, en évoquait l'hypothèse. Et ce à la demande des syndicats, qui ont agréé la réforme et aussi parce que la baisse de la Bourse en a montré les limites. Depuis le 13 mai pourtant, une directive européenne autorise les fonds de pension privés à opérer dans l'Union. Mais la Commission de Bruxelles a rappelé que le choix entre répartition et capitalisation pour les régimes de retraite obligatoire restait du ressort de chaque Etat.
Le dernier chapitre de la loi 4 articles sur 81 crée simplement un «plan d'épargne pour la retraite». Un dispositif très encadré, destiné à servir une rente viagère au moment de la retraite, et qui sera impérati vement géré «dans un cadre associatif». La loi élargit aussi le champ de l'épargne salariale, qu'avait déjà ouvert Laurent Fabius. Là encore, les garde-fous sont contraignants. Et si la sortie en rente à l'âge de la retraite sera possible dans le cadre de l'épargn