Ah, la bonne blague... Avec sa petite phrase prononcée mardi soir à Strasbourg sur la France qui n'est encore qu'au «purgatoire» puisqu'il y «reste des socialistes», Jean-Pierre Raffarin s'est mis les rieurs et les revanchards de droite dans la poche. Comme libérés par les «bons mots» du chef, nombre de députés de la majorité présents hier à l'Assemblée en redemandaient ou prenaient des airs indignés comme Renaud Donnedieu de Vabres (UMP, Indre-et-Loire) pour en «appeler à la liberté d'expression dans notre pays». Même le souriant Alain Juppé, au sortir d'un déjeuner à Matignon, s'est offusqué : «Si l'on n'a plus le droit de rigoler en France, alors où va-t-on ?» Josselin de Rohan, président du groupe UMP au Sénat, a déploré que les socialistes aient «tout perdu, même l'humour». A l'Elysée, il était «hors de question» que le chef de l'Etat désavoue son Premier ministre comme Jean-Marc Ayrault, le président du groupe PS, le lui a demandé. «A partir du moment où Jean-Pierre Raffarin a exprimé des regrets, l'incident est clos», observait un proche de Jacques Chirac.
Frustrations. Pour le député Didier Julia (UMP, Seine-et-Marne), le propos de Jean-Pierre Raffarin était tout simplement «un drôle de bon mot d'estrade». «Oui, un trait d'humour qui n'a rien d'un blasphème», renchérit son collègue Pierre Lequiller (UMP, Yvelines). Et de rappeler que «le précédent Premier ministre a eu des mots beaucoup plus durs envers nous, en nous amalgamant à des esclavagistes et à des antidreyfus