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Libération

Le travail ne réussit pas au gouvernement

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Un rapport commandé par Raffarin réhabilite les 35 heures.
publié le 3 juillet 2003 à 23h38

Jean-Pierre Raffarin pensait avoir trouvé le bon cheval de bataille : la réhabilitation de la «valeur travail». Il avait demandé en novem bre 2002 au Conseil économique et social (CES) de plancher sur la question de «la place du travail dans la société française». Avec un soupçon de revanchisme, sa lettre de saisine déplorait que plusieurs évolutions récentes du travail, dont les 35 heures, aient «accrédité l'idée d'une certaine dépréciation du travail et des vertus qui y étaient traditionnellement attachées».

Mal lui en a pris : le Conseil (qui réunit employeurs, syndicats, associations, etc.) s'apprête à adopter, les 8 et 9 juillet, un avis à rebours des assertions gouvernementales. L'auteur du rapport, Bernard Vivier (CFTC), est formel : «La valeur travail n'est pas perdue de vue par nos citoyens», et il n'est pas question de faire le procès de la RTT : «Le temps libre, ce n'est pas du temps mort. Ce n'est pas de l'oisiveté.» Le président de la Section du travail (chargée du rapport), Christian Larose (CGT), est on ne peut plus clair : «On peut être à 35 heures et motivé par le travail.» Le rapport pointe, en revanche, que «notre système économique s'avère moins capable que par le passé de procurer un emploi stable et de qualité à toutes celles et tous ceux qui aspirent à travailler» et préconise en conséquence d'imaginer «de nouvelles formes de régulations économiques et sociales». Bernard Vivier plaide pour «des garanties nouvelles pour les salariés, des droits transféra