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Libération

La crise de foi lepéniste de Bernard Antony

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Le catholique traditionaliste quitte le bureau politique du FN.
publié le 5 juillet 2003 à 23h42

Bernard Antony s'en va, et c'est Le Pen qui entend siffler le grain. Ancien député européen, le chef de file des catholiques traditionalistes au sein du FN a annoncé vendredi qu'il quittait le bureau politique du parti d'extrême droite et qu'il renonçait à conduire la liste lepéniste en Midi-Pyrénées lors des régionales l'année prochaine. Une décision qui a pris la forme d'un communiqué de presse cinglant à l'endroit de Jean-Marie Le Pen. Déplorant les «dysfonctionnements du mouvement», Antony s'y dit «attristé par la façon dont on a pris en compte au congrès de Nice le vote des délégués et par les décisions qui ont suivi». En clair, il ne supporte plus le népotisme du chef qu'il n'a pas même pris soin de prévenir de sa décision.

Conjuration. Plus de deux mois après, Antony n'a toujours pas digéré que Le Pen ait fait fi des résultats de l'élection du comité central (le «parlement» du parti) lors du congrès de Nice. A l'époque, Antony et ses amis, soutiens du délégué général, Bruno Gollnisch, s'étaient démenés pour reléguer Marine Le Pen au 34e rang du comité central. Moquant la conjuration, Le Pen n'en avait tenu aucun compte et avait promu sa benjamine au poste de vice-présidente du FN. Le patron du FN avait même gonflé les effectifs du bureau politique pour y faire entrer une dizaine de proches de sa fille, une initiative qui fait écrire à Antony : «Trouvant pléthorique le bureau politique, je donne l'exemple et je l'allège par mon départ.» Surnommé «l'Ayatollah cassoulet»,