Ils sont 144. Signe distinctif : à l'Assemblée, ils n'ont jamais porté autre chose que l'étiquette UMP, puisqu'ils ont été élus pour la première fois en juin 2002. Ce sont les «nouveaux députés». Enfants bénis du chiraquisme version post-21 avril, ils ont débarqué au Palais-Bourbon il y a un an avec l'ardeur des jeunes vainqueurs. La semaine dernière, ils ont soufflé leur première bougie de parlementaires. Un anniversaire plombé par le marathon de la réforme des retraites. «On a un vrai sentiment de déception. Quand on est arrivés, on n'avait pas l'intention de faire du remplissage comme on vient de le faire pendant trois semaines», relève Emmanuel Hamelin (Rhône). Pour les nouveaux, l'heure est au premier bilan.
Impuissance. Au rayon des novices, on trouve de tout. Il y a ceux qui rêvent déjà de devenir ministres et ceux qui s'étonnent encore d'être là. Ceux qui sont fiers d'avoir posé une question au gouvernement et ceux qui n'ont même pas osé prendre la parole en réunion de groupe. Souvent élus de justesse, inquiets pour leur réélection, ils donnent la priorité à leur circonscription, qu'ils labourent du matin au soir, dans la grande tradition chiraco-raffarinienne du «terrain». Mais, quand ils sont à Paris, ils sont confrontés au même souci, qui tient en un seul mot : godillot. De son bureau de l'hôtel de Lassay, le président de l'Assemblée Jean-Louis Debré, qui parle d'expérience, résume la situation : «Ils découvrent le métier de député de la majorité. Ce qu'on leur dem