L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) adore faire peur. Ce serait presque une spécialité de la part de ce club des 56 pays les plus industrialisés de la planète. Il s'est fait remarquer dans le passé par sa lutte contre la RTT, contre les prélèvements obligatoires, ou encore contre le Smic.
Vieillissement. Cette fois-ci, l'OCDE a choisi un nouveau cheval de bataille : la dette publique de la France. Selon l'organisation, celle-ci pourrait, en 2050, s'élever à plus de 250 % de la richesse nationale (PIB), contre 60 % aujourd'hui. Explication : le vieillissement de la population menace de réduire le dynamisme économique de la nation, tout en chargeant la barque des dépenses, que ce soit de retraites ou de santé. Le déficit, accumulé au cours des 46 prochaines années, ferait boule de neige et la dette totale grimperait jusqu'à des niveaux tout à fait insupportables. L'OCDE a donc bâti des scénarios catastrophe dont le plus noir verrait la dette s'afficher en 2010-2020 à 73 % du PIB et culminer à 267 % en 2 050.
Heureusement, les économistes orthodoxes du château de la Muette (siège de l'OCDE) ont des remèdes à proposer au gouvernement : privatiser ce qui reste du secteur public (1 500 entreprises contre 20 000 en 1982), et surtout, réduire les dépenses. Toutes les dépenses. L'OCDE recommande, par exemple, d'impliquer les collectivités locales dans l'effort de rigueur (ce qui n'est actuellement pas possible constitutionnellement). Elle laisse aussi en