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Libération

Retraites: Medef et FO manoeuvrent de concert.

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Lobbying au Sénat pour défendre la possibilité de mettre à la retraite les salariés à 60 ans.
publié le 12 juillet 2003 à 23h52

Derrière le sénateur, cherchez le patron... ou le syndicaliste. La Haute Assemblée, qui examine depuis lundi le projet de loi sur les retraites, discute ce samedi de l'article 10, qui reporte de 60 à 65 ans l'âge à partir duquel un salarié peut être mis d'office à la retraite par son employeur. Un débat qui va offrir l'étonnant spectacle de vénérables parlementaires se faisant les porte-parole de deux lobbies a priori antagonistes, mais pour une fois agissant à peu près de concert, le Medef et Force ouvrière. Deux lobbies unis par un même objectif : détricoter cet article 10.

Amendement. Celui-ci s'inscrit dans la logique de la loi Fillon : il vise à faire travailler plus longtemps les salariés. Mais il vient contrecarrer l'habitude des patrons français de régler leurs problèmes d'effectifs et de pyramide des âges en se débarrassant des salariés les plus âgés. Le Medef s'est d'abord activé auprès des députés pour faire passer un amendement destiné à étaler dans le temps le passage aux 65 ans. Défendue par le député UMP Jean-Michel Fourgous à l'Assemblée nationale, cette modification avait été soutenue par le groupe PCF, qui y voyait motif à défendre les salariés en préretraite, avant d'être finalement rejetée par le gouvernement, le groupe UMP et le PS. «Il n'est pas logique d'instituer une surcote pour les salariés choisissant de travailler au-delà des 40 annuités de cotisations et de faire partir les mêmes salariés à 60 ans», explique le député Pascal Terrasse, porte-parole