Menu
Libération

Un Fabius de gauche à Londres.

Article réservé aux abonnés
Il planchait vendredi au sommet des «progressistes».
publié le 12 juillet 2003 à 23h52

Laurent Fabius sur les traces de Lionel Jospin. Ils s'étaient retrouvés à Florence en 1999, Berlin en 2001, puis Stockholm en février 2002 ; depuis vendredi et jusqu'à dimanche, une brochette de dirigeants «progressistes» planche sur l'avenir de la gauche à Londres, à l'invitation du Premier ministre britannique, Tony Blair. Un raout pour lequel Fabius a remplacé Jospin en porte-drapeau des socialistes français.

Débarrassé de ses rivaux Dominique Strauss-Kahn et François Hollande, invités mais absents, l'ancien ministre de l'Economie a fait entendre vendredi sa petite musique. Prompt à donner de ce côté-ci de la Manche des leçons de «modernité» à ses camarades, Fabius s'est plu à rappeler aux très «modérés» Bill Clinton, Gerhard Schröder ou Tony Blair quelques fondamentaux sur l'identité de la «gauche». Réjoui que la «révolution ultralibérale» n'ait «plus autant le vent en poupe», il a jugé que «la gauche ne peut pas limiter son action à une sorte de libéralisme à visage humain». Face à Tony Blair, partisan d'une «refonte totale des services publics» qu'il détaille dans une note récente de la fondation En temps réel (1), Fabius s'est fait l'apôtre de «services publics plus forts et plus efficaces», «garants de notre cohésion sociale». Malgré les «réticences de nos amis britanniques», il a plaidé pour un impôt européen sur les sociétés et a lancé à son hôte : «Franchement, Tony, si nous, socialistes, nous ne sommes pas les avocats d'une Europe sociale, alors à quoi servons-nou