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Libération
Interview

«Une révérence au roi thaumaturge».

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publié le 16 juillet 2003 à 23h58

Arnaud Montebourg est député socialiste de Saône-et-Loire, coleader avec Vincent Peillon du Nouveau Parti socialiste, l'un des courants minoritaires du PS. Grand pourfendeur de Jacques Chirac, il réagit à l'intervention télévisée du chef de l'Etat.

Le PS ménage-t-il trop Jacques Chirac ?

Je suis très frappé par la révérence générale des politiques et des médias à l'égard du Président. Quant au PS, il respecte trop le trône puisqu'il en rêve. Cette révérence au roi thaumaturge n'intéresse pourtant plus personne. Le PS n'a pas compris que, dans la population, ce système est mort. Il faut donc revenir à la question fondamentale : celle de nos institutions politiques et démocratiques. A mon sens, le combat de l'opposition doit être celui de la démocratie et de la construction d'un nouveau système politique.

Que vous a inspiré l'intervention du chef de l'Etat ?

On ne peut pas faire de maquillage sans renoncer à la vérité qu'il a incarnée lundi : celle d'une droite, divisée depuis 1974, voire depuis 1969, qui s'est ressoudée, a reconstruit une alliance, et est aujourd'hui dans une situation de «restauration», comme sous le pompidolisme. La reprise en main dans la haute fonction publique et dans l'appareil judiciaire, l'autoritarisme dans les prises de décision, comme pour les retraites ou les intermittents, la répression de plus en plus impitoyable du citoyen ordinaire, et enfin le contrôle du système médiatique donnent le sentiment d'être dans un système de nature berlusconien.

A vos