Et si le premier opposant à Raffarin n'était ni socialiste ni syndicaliste ? Et s'il siégeait tout simplement au «perchoir» de l'Assemblée nationale ? Depuis près d'un an, Jean-Louis Debré fait entendre une petite musique qui agace le Premier ministre. Dernière cible en date : Jean-Jacques Aillagon, le ministre de la Culture, empêtré dans le conflit avec les intermittents. «Mauvaise gestion du problème», a laissé tomber hier Debré, sur France 2. Coup de pied de l'âne : «Etait-ce bon, à partir du moment où il y avait des difficultés, de ne pas rouvrir des discussions ?»
Distribuer. A 58 ans, il a conquis son bâton de maréchal en accédant à l'hôtel de Lassay en juin 2002. «Ce n'est pas un tremplin pour aller ailleurs. Il n'est candidat ni à Matignon ni à autre chose», assurent ses proches. Parfois qualifiée de «ministère de la parole», la présidence de l'Assemblée permet beaucoup. De choyer les députés, amis ou adversaires. Et de discourir, quitte à paraître distribuer bons et mauvais points à son camp. Comme d'autres avant lui, tel Philippe Séguin contre Edouard Balladur, accusé en 1993 par l'élu d'Epinal de préparer un «Munich social», Debré use de ses galons pour flinguer d'abord ses compagnons. Raffarin montre-t-il trop de zèle sur son dossier emblématique ? «Intégrisme décentralisateur», râle Debré. Sans doute, disent ses mauvais amis, existe-t-il dans ses gènes politiques cette tradition jacobine que son père, Michel, l'un des fondateurs de la Ve République, lui a transmi