Epinal (Vosges), envoyée spéciale.
Bataille d'images. Encadré par les forces de l'ordre, quelques dizaines de manifestants, bien décidés à perturber la visite de Jean-Pierre Raffarin dans une cité HLM d'Epinal, s'époumonent : «Chirac en prison, Bové à la maison.» Le Premier ministre leur tourne le dos, s'empare d'un gamin qui s'est faufilé dans le cortège officiel, le hisse sur ses épaules, le promène sur plusieurs mètres. Un jeune, dans la foule, rigole : «C'est bien un politicien. Mais enfin, il pense à ma retraite». Raffarin est déjà reparti. Sa visite au quartier dénommé «Plateau de la Justice», à Epinal aura duré cinq minutes, montre en main. Un résident : «Il n'a même pas regardé notre chantier !» La pelleteuse de démolition était en pleine action, mais le Premier ministre, qui consacrait hier la quasi-totalité de sa journée au département des Vosges, n'avait pas le temps.
Détour. Car à la «France d'en bas», le chef du gouvernement préfère manifestement la France des notables d'en bas. Cinq minutes, donc, au milieu des habitants d'une cité, mais détour indispensable par Remiremont, le fief du président du conseil général et président du Sénat, Christian Poncelet, auquel l'ancien sénateur Raffarin a envisagé, un temps, de succéder. Pas de bises à la Chirac, mais un déjeuner avec les élus dans les salons du conseil général : 62 convives, 4 femmes, dont une seule à la table d'honneur. Ainsi le Premier ministre a-t-il lancé hier «l'été de proximité» qu'il a promis aux França