Effet de surprise garanti. Pour plaider la cause des malades du sida auprès de Jean-Pierre Raffarin, Jean-Luc Romero, secrétaire national de l'UMP chargé de la «prévention des comportements à risque», n'a pas hésité à sortir un à un la trentaine de médicaments nécessaires à sa thérapie. Et à les étaler devant le Premier ministre, qui le recevait hier à Matignon. Premier élu français à avoir révélé sa séropositivité, le conseiller régional d'Ile-de-France a voulu frapper les esprits et attirer l'attention de Raffarin sur la vie quotidienne des malades, notamment sur les changements physiques induits par le traitement. «Il n'y a jamais eu autant de personnes obligées de vivre avec le sida, explique-t-il, et on n'en a jamais aussi peu parlé.»
Jean-Luc Romero a demandé au chef du gouvernement que la lutte contre le sida soit déclarée «cause nationale» d'ici à la fin de la législature. Raffarin s'est bien gardé de s'engager formellement sur le sujet, mais a promis d'en toucher un mot à Jacques Chirac. Président de l'association Elus contre le sida, Romero est persuadé que «la droite évolue sur le sujet». Il en veut pour preuve le «beau geste» de Raffarin, qui l'a retenu hier durant plus d'une heure. «Fillon a même dû attendre un quart d'heure», rigole Romero.
Après avoir reçu vendredi l'inter-LGBT, puis l'association Gay Lib (Libération des 19 et 20 juillet), le Premier ministre poursuit son offensive de charme en direction des militants de la cause homosexuelle. Sans promettre gra