Nouméa (Nouvelle-Calédonie), envoyé spécial.
Ce voyage a été maintes fois programmé. Et maintes fois annulé. Jacques Chirac débar que ce matin, à l'aube, à Nouméa pour une semaine dans le Pacifique sud, en Nouvelle-Calédonie d'abord, en Polynésie française ensuite. Une région qu'il connaît bien mais où il se rend pour la première fois depuis 1995 et son élection à l'Elysée. Son histoire avec ce bout du monde n'est pas des plus glorieuses. Il était Premier ministre lorsque l'assaut de la grotte d'Ouvéa ordonné par son ministre des DOM-TOM, Bernard Pons, tua 19 Kanaks et 2 militaires en mai 1988, à quelques heures du second tour de l'élection présidentielle. C'est également lui qui décida de la reprise des essais nucléaires dans le Pacifique en 1995, provoquant un tollé dans les Etats de la région.
Aujourd'hui pourtant, l'heure est pour Jacques Chirac à l'écriture de l'Histoire. Et les pages sombres de sa longue carrière doivent être corrigées. Il importe donc de solder son lourd passif avec la Nouvelle-Calédonie et de présenter un visage de défenseur de l'écologie et du développement durable aux pays du Pacifique Sud. «C'est un effacement de la tache et un besoin de tourner la page des morts», dit cet ancien ministre RPR, fin connaisseur de l'ou tre-mer. Pour «Jacques», leur ami de toujours, Jacques Lafleur et Gaston Flosse patrons politiques (UMP) de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie ont concocté un accueil populaire qui promet d'être grandiose.
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