«Vous vous nommez Henry, Patrick. Vous êtes né le 31 mars 1953, à Troyes. Vous êtes détenu à la maison d'arrêt de Caen. C'est cela ?» «Oui», dit-il d'une voix douce, les mains derrière le dos. Il se rassied entre ses deux gardes, se cale au fond du box, contre le dossier de sa chaise, contre le mur. C'est un petit homme passe-partout, le visage lisse, une couronne de cheveux gris. Les yeux mi-clos, il écoute.
Echauffourée. Le président du tribunal correctionnel de Caen, Alain Osmont, rappelle comment Patrick Henry, condamné en 1977 à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre d'un enfant, Philippe Bertrand, 7 ans, a effectué vingt-cinq ans de détention, avant de profiter de sa liberté conditionnelle pour aller acheter du haschisch au Maroc. 9,77 kilos de résine de cannabis. «Vous reconnaissez ?», lui demande le président. «Oui, oui», il reconnaît. Le président reprend. Il était en voiture, une Honda 4 x 4, quand il a été arrêté sur l'autoroute en Espagne à 23 h 45 dans la nuit du 5 au 6 octobre 2002. Il se contente d'un «c'est ça». Il a essayé d'échapper à la police. Il y a eu échauffourée, des vêtements déchirés. Patrick Henry acquiesce à tout. Il explique tout au tribunal.
Il avait quitté Caen pour le Maroc, «le 27 ou le 28 septembre» 2002. Avec «une assez forte somme, 20 ou 21 000 euros». Il y allait pour acheter 10 kilos de haschisch qui ne lui ont coûté que la moitié de son argent. Il n'avait pas besoin de plus, «ça me suffisait». «Ça vous suffi