Pendant l'été, la décentralisation continue. Malgré la levée de boucliers suscitée par cette réforme dans l'Education nationale et l'échec du référendum en Corse, le gouvernement poursuit sur sa lancée.
Lundi soir, il a fait adopter par le Parlement le principe de l'expérimentation, qui permettra une décentralisation «à la carte». Les collectivités locales pourront désormais «déroger, à titre expérimental, aux lois et règlements», pour une période de cinq ans au maximum, et sous contrôle du Parlement. Fin février, Jean-Pierre Raffarin avait identifié quatre domaines dans lesquels les régions, départements et communes pourront expérimenter : l'éducation (autonomie des collèges et lycées), la culture (gestion des monuments historiques), la santé et la protection de l'enfance.
A terme, le gouvernement pourrait étendre ces expérimentations à des domaines plus sensibles, comme la fiscalité. Ce qui fait dire à Pierre Mauroy, sénateur PS du Nord, que «cette loi sera génératrice d'embrouilles et surtout d'inégalités» entre les territoires.
D'ici vendredi, le Parlement devrait également adopter le projet de loi relatif au référendum local. Reste à savoir quel seuil de participation sera retenu pour valider le référendum : 33 %, selon les députés, ou 50 %, selon les sénateurs, un peu effrayés par cette tentative de démocratie directe.
Ces deux projets de loi organique ont été débattus sur fond de querelle entre les présidents de région de droite et de gauche. Hier, les élus PS ont quitté