Menu
Libération

Chirac, des fusils aux fleurs

Article réservé aux abonnés
Evasif sur le passé, il a prêché la réconciliation en Nouvelle-Calédonie.
publié le 25 juillet 2003 à 0h19

Nouméa, Lifou

(îles Loyauté) envoyé spécial

Variations sur le thème de la réconciliation. Sur fond d'océan Pacifique turquoise, de cases mélanésiennes et de hauts pins colonnaires, Jacques Chirac a multiplié hier en Nouvelle-Calédonie les appels «au dialogue et au respect de l'identité de chacun». Face à des jeunes dans les jardins du centre culturel Jean-Marie-Tjibaou, le matin à Nouméa, puis dans la tribu de Luecilla, sur l'île de Lifou l'après-midi, le chef de l'Etat a cherché à réconcilier les communautés calédoniennes entre elles et, surtout, à se réconcilier avec les Kanaks.

«Tragédie». Impossible dès lors d'éviter la grotte d'Ouvéa et ses 21 morts, en mai 1988, lorsqu'il était Premier ministre (lire ci-dessous). L'exercice lui a coûté. Et les mots ne lui sont venus qu'en toute fin de discours, à Lifou, une des îles Loyauté voisine de celle d'Ouvéa. Quatre phrases au total, sans demande de pardon, ni repentir : «Je sais que nous avons ici à remplir un devoir de mémoire à l'égard de tous ceux qui ont été victimes d'événements qui ont frappé cruellement la Nouvelle-Calédonie, la province des Iles et plus particulièrement Ouvéa. Nous ne devons pas oublier ce qui a été, pour tous, une tragédie. Nous devons ensemble nous mobiliser pour ne plus jamais connaître la violence et pour construire un avenir de paix et de développement. Rien ne doit nous faire dévier désormais de ce que nous croyons être bon pour vos îles.» Quelques paroles encore pour Jean-Marie Tjibaou, ancien leade