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Libération

La grotte d'Ouvéa, boulet du Président

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En 1988, le drame s'est noué pendant la présidentielle.
publié le 25 juillet 2003 à 0h19

C'est une des pages les plus sanglantes de la Ve République. Le 5 mai 1988, trois jours avant le second tour de la présidentielle, l'armée donne l'assaut contre une grotte de l'île d'Ouvéa où des Kanaks retiennent en otage 27 gendarmes. L'opération coûte la vie à 21 personnes : 19 indépendantistes et deux militaires. Lourd bilan en pleine fièvre électorale.

En ce printemps 1988, la Nouvelle-Calédonie est sous haute tension. A Paris, François Mitterrand, président sortant, et Jacques Chirac, son Premier ministre, sont à couteaux tirés. Le FLNKS en profite pour mettre la pression sur l'Etat. Les indépendantistes avaient d'abord envisagé une attaque de plus grande envergure. Finalement, un seul commando prend d'assaut une gendarmerie, à Fayaoué, sur l'île d'Ouvéa, le 22 avril. Quatre gendarmes sont tués et 27 autres pris en otage. Mitterrand déclare : «On ne se libère pas en opprimant les autres.» Chirac se dit «consterné par cette sauvagerie». Les leaders indépendantistes, dont Jean-Marie Tjibaou, président du FLNKS, posent leurs conditions à la libération des otages, dont le retrait des forces de l'ordre de l'île.

Bombes. Au premier tour de la présidentielle, le 24 avril, Mitterrand prend un large avantage (34 % des voix) sur son Premier ministre (19,9 %). S'engage une partie de bras de fer sur fond de négociations. Et d'arrière-pensées. Des gendarmes sont libérés, des membres du GIGN dépêchés sur place se laissent prendre en otage. Le gouvernement, par la voix de Charles Pasqu