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Libération

Chirac: le scénario kanak dérape.

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Des heurts ternissent l'image d'un séjour calédonien qu'il voulait «apaisé».
publié le 26 juillet 2003 à 0h21

Koné (Nouvelle-Calédonie), envoyé spécial.

Ces images d'une Nouvelle-Calédonie révoltée collaient à la peau du Chirac des années 80. Son séjour sur un territoire pacifié devait permettre de les effacer. Mais vendredi à Koné, au siège de la province nord, contrôlée par les indépendantistes modérés du Palika (Parti de libération kanak), Jacques Chirac, venu à nouveau prêcher le dialogue, s'est retrouvé plongé au coeur de tensions toujours très vives de la société calédonienne.

Depuis le début de la matinée, un bon millier de militants de l'Union calédonienne (UC) ­ l'une des composantes aujourd'hui les plus radicales du FLNKS ­ et du syndicat USTKE l'attendent devant les bâtiments de la province. Jacques Chirac doit parler avec le président des lieux, Paul Néaoutyine (Palika) d'un important projet de construction d'usine de nickel. Les manifestants, qui bloquent les accès par la route, ont allumé des feux de brousse autour des édifices. Drapeaux de Kanaky au vent, banderoles appelant à la libération de Bové, certains ont le visage masqué. Lorsque l'hélicoptère du président de la République se pose dans l'enceinte même du bâtiment de la province nord, une bronca de slogans et de sifflets couvre son arrivée.

Panique. Les fumées sont de plus en plus épaisses ; des grappes de militants s'approchent d'un premier rideau de gendarmes mobiles casqués, avec bouclier à la main. A 200 mètres d'eux, Jacques Chirac est en train d'«effectuer une coutume» avec ses hôtes. En pleine cérémonie d'é