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Libération
Interview

«Que l'Etat reconnaisse sa responsabilité».

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publié le 28 juillet 2003 à 0h22

Lors de son séjour dans les territoires français du Pacifique, Jacques Chirac n'ira pas à Mururoa, mais les vétérans polynésiens des essais nucléaires de l'association Moruroa e tatou ont prévu de se rappeler à son bon souvenir. De 1966 à 1996, plus de 200 expérimentations nucléaires ont eu lieu, dont 41 dans l'atmosphère, sur les atolls de Mururoa et de Fangataufa, à 1 200 kilomètres au sud-est de Tahiti. Depuis le dernier test, le 27 janvier 1996, le site a été démantelé, mais son accès reste interdit. En France, plusieurs centaines d'anciens personnels militaires et civils se sont regroupées dans une association, l'Aven (1). Son président, le docteur Jean-Louis Valatx, s'en prend à l'attitude des autorités françaises.

Que réclame l'Association des vétérans des essais

nucléaires ?

Nous voulons que l'Etat reconnaisse sa responsabilité dans les manques de précaution et l'exposition ou la contamination des personnels des sites d'essais, d'abord en Algérie puis dans le Pacifique.

Concrètement, que s'est-il passé ?

Nous avons fait une enquête auprès de 600 vétérans qui ont rejoint notre association. Un tiers d'entre eux souffre de cancers et plus de 80 % sont malades, avec parfois des pathologies rares, comme des maladies de peau atypiques ou des pertes précoces de dents. Nous voulons que la loi reconnaisse la présomption de liens entre la présence sur les sites d'essais et ces pathologies. Or, l'Etat se retranche derrière le code des pensions militaires, qui exige qu'une déclaratio