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Libération

«L'ayatollah cassoulet» s'explique.

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publié le 31 juillet 2003 à 0h28

Loin d'un départ discret dans la torpeur de l'été, Bernard Antony, chef de file des «catholiques traditionalistes» du Front national, s'est largement répandu dans les colonnes du quotidien Présent pour expliquer les raisons de sa démission du bureau politique de la formation d'extrême droite. Selon celui qui a longtemps signé dans les colonnes du journal d'extrême droite sous le pseudonyme de Romain Marie, il y a quelque chose de pourri au royaume du siège du FN. «Depuis le congrès de Nice, déclare-t-il à ses amis, je me suis rendu à l'évidence que le FN n'évoluait guère vers quoi j'aurais aimé : un mouvement fraternel excluant les hiérarchies parallèles et défendant sur certains points des positions sans ambiguïté.» L'«ayatollah cassoulet», son surnom au FN, règle ses comptes avec Jean-Claude Martinez, tête de liste du parti d'extrême droite aux européennes dans le Sud-Ouest, dont il juge les prises de positions «surréalistes», et avec Marine Le Pen, bien entendu. «Je ne suis pas toujours d'accord avec elle. Et je ne suis pas le seul», balance-t-il. Il reproche également au mouvement et à son chef, Jean-Marie Le Pen lui-même, de ne pas permettre les débats en interne. Bernard Antony, qui, lors de la crise du FN, a été un des plus virulents pourfendeurs de l'équipe Mégret, estime aujourd'hui que «si on avait été au fond des choses, on aurait certainement vérifié des incompatibilités doctrinales majeures, mais les oppositions étant clairement exprimées, la crise n'aurait sans