Le Conseil d'Etat pour sortir du maquis corse. Lors de ses consultations estivales, Nicolas Sarkozy l'a avoué à plusieurs de ses visiteurs insulaires : seule l'annulation du scrutin référendaire du 6 juillet dernier «peut ouvrir une nouvelle perspective» pour la Corse. Dans le cas contraire, il n'a d'autre solution que de faire le gros dos en attendant les territoriales de 2004, «le problème statutaire ne se posant plus» après la victoire du non. Le Conseil d'Etat a été saisi de deux recours en annulation, l'un formé par les nationalistes de Corsica Nazione, l'autre par le président du Mouvement pour la Corse, Toussaint Luciani. C'est la dixième sous-section du service du contentieux qui doit examiner ces recours (lire ci-contre). Elle rendra son verdict «rapidement», selon un conseiller d'Etat. C'est-à-dire... Pas avant octobre.
Argumentaire. Le recours des nationalistes concerne la campagne électorale davantage que le scrutin. Il porte notamment «sur la diffusion de fausses nouvelles». Allusion notamment à la note envoyée aux 850 agents du conseil général de Corse-du-Sud par son président, Noël Sarrola, partisan du non, sur les «conséquences» qu'entraînerait la création d'une collectivité unique. L'argumentaire du recours de Toussaint Luciani porte, lui, sur les conditions du déroulement du scrutin. A l'en croire, il aurait constaté près de 5 000 irrégularités (Libération du 22 juillet)... Le 6 juillet, le oui n'était séparé du non que de 2 200 voix. Au nombre de ces irrégu