«Une bavure est tout à fait possible.» Cette crainte d'un officier se justifie par la multiplication des actions violentes. Hier, la gendarmerie de Vico a été mitraillée. Déjà, le 14 juillet, la même brigade avait fait l'objet d'une tentative d'attentat. Hier, encore, un hangar agricole appartenant à Pierre-Jean Paolini, maire et conseiller général divers droite de Ghisonaccia (Haute-Corse), a été ravagé par une charge de forte puissance. Les jours précédents, des attentats ont été commis contre les locaux d'EDF à Bastia ou contre une caisse du Crédit agricole à côté d'Ajaccio. «La sécurité des personnes est de plus en plus compromise», a constaté lundi le procureur de Bastia, Patrick Beau. Quant au nouveau préfet adjoint pour la sécurité en Corse, Philippe de Lagune, il n'a encore rien dit : il a pris ses fonctions lundi.
A Beauvau, on dit craindre cette «logique de surenchère entre organisations nationalistes». Selon un expert de la chose insulaire au ministère de l'Intérieur, ces attentats seraient surtout destinés «à impressionner la partie adverse». Pas tant l'Etat que les nationalistes de l'autre camp. «Etre les plus forts dans la clandestinité, c'est s'assurer la mainmise sur la chose publique», explique le policier pour qui, à terme, une guerre fratricide entre clandestins «n'est pas à exclure». Sans parler des dérives brigadistes «incontrôlées et incontrôlables», type commando Erignac.
A visage découvert, les nationalistes officiels tentent de régler la question de la