Marseille, envoyé spécial.
«On voit qu'il a besoin de se faire aimer.» Domini que Voynet ne s'y est pas trompé : Laurent Fabius a fait des efforts en rendant visite samedi aux Verts, réunis à Marseille pour leur université d'été (lire page 12). L'ancien Premier ministre avait sorti une chemise rose du plus bel effet et une apparente bonne humeur. Il n'a pas bronché lorsqu'un hur luberlu lui a saupoudré la tête de farine ; il n'a pas prêté attention aux dazibaos qui lui rappelaient l'affaire du Rainbow Warrior ; il a accordé une oreille amusée à la ritournelle qui lui a été chantée sur un air de Guy Béart : «Laurent est dans la place, OK vive la rose, mais où est l'écotaxe, proportionnelle...?» ; et il s'est carrément poilé lorsque des individus mâles vêtus d'un simple pagne sont venus défendre les Indiens de Guyane. Après coup, il reconnaîtra même qu'il s'attendait «à pire». C'est faire preuve d'un état d'esprit tolérant. «Il est très très fort, a constaté après coup un dirigeant écologiste. Il est vraiment en campagne présidentielle. S'il continue comme cela, je vote pour lui en 2007.»
«Démantèlement». Le numéro 2 du PS a su surtout profiter d'une aubaine. Les Verts lui ont en effet offert une tribune avec une semaine d'avance sur l'Université d'été des socialistes à La Rochelle, où il souffrira de la concurrence avec d'autres prétendants au titre de futur candidat naturel. Il a pu apparaître ainsi comme le principal opposant au gouvernement Raffarin et comme un leader capabl