Entre l'injonction du Conseil d'Etat et la colère de 300 000 chasseurs de gibier d'eau, la ministre de l'Ecologie, Roselyne Bachelot, a fait son choix : elle passe outre la première pour calmer la seconde. Pour la troisième fois en quinze jours, le gouvernement a choisi d'ignorer un arrêt du Conseil d'Etat sur les dates d'ouverture de la chasse aux oiseaux migrateurs. Samedi, le Journal officiel a publié un nouvel arrêté maintenant la date du 9 août pour l'ouverture sur le bord de mer de la chasse au canard, râle d'eau, poule d'eau et autre foulque macroule.
Directive européenne. Saisi en urgence par deux petites associations antichasse, le Conseil d'Etat avait pourtant estimé que cette date du 9 août était trop précoce pour les migrateurs. Comme elle l'avait déjà fait à deux reprises (les 4 et 19 août) la plus haute juridiction administrative a censuré les arrêtés prochasse en se fondant sur la directive européenne de 1979 qui interdit de tuer les migrateurs pendant leur période de nidification. Furieux, un représentant des chasseurs de gibier d'eau avait menacé la semaine dernière, sur France Info, d'organiser une campagne «nationale d'envergure» pour le droit de tirer le canard. La Fédération nationale des chasseurs (FNC), principale organisation de défense des porteurs français de fusil 1,4 million d'adhérents , avait sommé la ministre de l'Ecologie de ne pas se laisser intimider par la justice administrative.
La ministre de l'Ecologie assure que son calendrier est le r