Cet été, le député socialiste de Meurthe-et-Moselle, Jean-Yves Le Déaut, a «observé» la planète rouge depuis la côte bretonne. «On la voyait très bien», assure ce professeur de biochimie, membre de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques. Il se réjouit, bien sûr, que l'Europe ait su se donner les moyens de lancer sa sonde martienne Mars-Express : «On va peut-être savoir s'il y a eu de l'eau sur mars. Une question primordiale pour expliquer l'évolution des climats.» Mais pour Jean-Yves Le Déaut, cette prouesse ne doit pas faire illusion : malgré les efforts de l'ex-spationaute et ministre de la Recherche, Claudie Haigneré, qui s'est «plutôt bien battue sur le spatial», il juge que le dénuement de la recherche française atteint «un niveau catastrophique». «Le malheur c'est que nous ne jouons pas dans la même cour que les Etats-Unis. C'est vrai pour les politiques spatiales comme pour l'ensemble de la recherche.» Mars-Express est incontestablement «un programme de bonne qualité». «Mais ce n'est qu'une action ponctuelle et personne ne sait quand on remettra de l'argent. C'est décourageant pour les chercheurs qui n'ont pas de crédits assurés», insiste le député socialiste. Car en matière de recherche, «il faut absolument garder une marge de manoeuvre et de liberté. L'utilité immédiate ne doit pas être le seul critère».
Si le budget de la recherche est retombé à son niveau d'il y a dix ans, c'est, selon lui, «parce que la classe politique franç