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Libération

A Bruxelles, Raffarin droit dans ses bottes et sourd au déficit

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Il admet que la France ne suivra pas la règle des 3% du PIB.
publié le 28 août 2003 à 0h45

Bruxelles envoyé spécial

Cette fois, c'est officiel : le respect par la France de la règle des 3 % du PIB pour les déficits attendra le retour de la croissance. C'est à Bruxelles, en présence du président de la Commission européenne, Romano Prodi, que Jean-Pierre Raffarin l'a annoncé hier : «Le chiffre (de 3 %, ndlr) sera atteint lorsque les recettes seront en relation avec les dépenses», a expliqué le Premier ministre lors de la conférence de presse qui suivait un déjeuner avec l'ensemble des commissaires. Or, suite à la panne économique du premier semestre (avec une croissance de 0,1 %), le retour à de bonnes rentrées fiscales ne peut être espéré avant l'année 2005. Et encore : Raffarin a précisé que le «chiffre» de 3 % du PIB sera inscrit dans son «agenda 2006», au même titre que les réformes de l'assurance maladie et de l'éducation.

En attendant, l'Europe devra donc se contenter des efforts de Paris pour abaisser son déficit structurel. En 2003 et 2004, le déficit total devrait donc se situer entre 3,7 % et 4 % du PIB. La France balaye ainsi l'engagement de «tout faire pour revenir sous la barre des 3 %», pris au printemps par Francis Mer. Ce faisant, elle s'expose, dès octobre, à la demande de la Commission, soit à des sanctions financières (un dépôt non rémunéré pouvant aller jusqu'à 4 milliards d'euros), soit à une injonction du Conseil Ecofin lui dictant des coupes budgétaires obligatoires.

Peur. Cette situation inédite ne fait pas peur à l'hôte de Matignon qui a pris d