Seignosse envoyé spécial
Partenaire loyal mais dissipé de la majorité, l'UDF marque sa différence avec l'imposante UMP. Les centristes placent leur université d'été, qui se tient jusqu'à dimanche à Seignosse (Landes), sous le slogan «le parti pris de la vérité». Sous-entendu : le gouvernement prendrait quelques libertés avec la réalité, notamment budgétaire. Depuis la présidentielle, François Bayrou s'est trouvé un rôle sur mesure : poil à gratter de la majorité. «Lénine disait que seule la vérité est révolutionnaire», affirme-t-il dans une interview publiée ce samedi dans Sud-Ouest. «Je dirais que seule la vérité est réformiste.» A en croire les organisateurs du raout centriste, on va donc enfin connaître la «vérité» sur la décentralisation (trop brouillonne), le «contrat social» (pas assez discuté), l'Europe (trop négligée) ou encore le budget (trop déficitaire).
Reste que, depuis l'entrée de Jean-Pierre Raffarin à Matignon, l'UDF n'a jamais hésité à le soutenir lors de tous les votes essentiels à l'Assemblée : budget, confiance, décentralisation, retraites... Soutenir, d'accord, mais se taire, jamais, répète Bayrou. Dernier exemple en date : le cas José Bové. Alors que l'UMP en fait un délinquant multirécidiviste, le président de l'UDF marque sa différence : «Je vais vous surprendre, dit-il, mais je ne le prends pas pour un gauchiste.» Résultat, les âpres négociations engagées entre l'UDF et l'UMP pour aboutir à des listes communes aux régionales de mars 2004 piétinent. Off