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Libération
Interview

Ferry «Je ne suis pas le magicien d'Oz!»

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Luc Ferry, ministre de l'Education nationale:
publié le 1er septembre 2003 à 0h47

Luc Ferry aura passé un an à déjouer les pronostics. Réputé acceptable par la gauche à sa nomination, il suscite rapidement l'ire des syndicats et de ses prédécesseurs, de gauche comme de droite. Donné partant depuis le printemps, il a résisté à la tempête et effectue aujourd'hui sa deuxième rentrée de ministre de l'Education nationale. Dans quel état d'esprit ? Pour quelle politique ? Il répond ici.

Vous avez dit que l'ambiance de cette rentrée était «bonne». En êtes-vous si sûr ?

A l'évidence, certains enseignants sont partis en vacances avec un sentiment d'amertume. Je pense néanmoins que les choses se présentent bien, car tout le monde a envie d'entrer dans le grand débat sur l'école que nous allons ouvrir. Un des effets positifs du mouvement social est d'avoir remis l'éducation au coeur du débat politique. Il faut en profiter.

Pour fonder ce grand débat, vous parlez d'arriver à un «diagnostic partagé». Or votre «Lettre à tous ceux qui aiment l'école», parue au printemps, s'ouvre sur un chapitre titré : «L'état de l'école : diagnostic». Celui-ci n'était pas partagé ?

Il s'agissait bien sûr de mon propre diagnostic, et non d'une vérité révélée. Il faut maintenant aller plus loin. L'objectif est d'arriver à un diagnostic sur l'état de l'école qui soit, si possible, partagé par le plus grand nombre. Un document de synthèse pourrait être rendu à la rentrée 2004 et une loi présentée au Parlement pendant le deuxième semestre 2004. Nous avons donc le temps, mais j'insiste : il s'agit bien d'arriver à un diagnostic commun en fin de processus, non de l'imposer au départ...

Vous aviez déjà annoncé la tenue d'un tel débat l'an passé. Pourquoi avoir tant tardé ?

Je vous rappelle que l'actualité a été quelque peu chargée l'an passé... La loi sur les assistants d'éducation à l'automne, puis la décentralisation dès février, la guerre en Irak en mars et les retraites en mai. J'ai eu à gérer les e