La France est championne d'Europe du déficit : hier, le gouvernement français a notifié à la Commission européenne une prévision de déficit public (Etat, collectivités locales et Sécurité sociale) de 4 % du PIB cette année. C'est bien plus que la barre maximale de 3 % fixée par le pacte de stabilité et de croissance, et c'est même davantage que l'Allemagne qui affiche «seulement» 3,9 % de déficit. L'explication de Bercy est simple : le ralentissement de la croissance (vraisemblablement + 0,4 % cette année, contre + 1,3 % prévu par le gouvernement) a rogné les recettes de l'Etat et de la Sécu. Sans regrets : «Le gouvernement a fait le choix d'une politique économique équilibrée et responsable visant à atténuer les effets du ralentissement sur l'activité et l'emploi des Français», communique le ministère des Finances. Reste que le chiffre est lourd : non seulement la dette va passer les 61 % de la richesse nationale et dépasser 1 000 milliards d'euros, mais si rien n'est fait, l'année prochaine pourrait être pire, selon Emmanuel Ferry, de la société de bourse Exane, qui estime que le déficit public est sur une pente de 5 % pour 2004.
L'ampleur du «trou» des finances publiques devrait faire rebondir le débat sur la baisse de l'impôt sur le revenu voulue par l'Elysée. Pour couper court aux doutes, perceptibles au sein même de l'UMP, le secrétaire d'Etat aux PME, au Commerce et à l'Artisanat, Renaud Dutreil, a jugé hier sur Radio Classique que «renoncer à la baisse des impôts sera