Jean-Pierre Raffarin n'aime pas être sous pression. Surtout quand elle vient de Bercy. Hier, il s'est mis en rogne contre son ministre du Budget, Alain Lambert. Intervenant publiquement au cours d'un déjeuner avec des banquiers, celui-ci venait d'affirmer que les arbitrages sur le budget 2004, le montant de la baisse de l'impôt sur le revenu, seraient rendus publics par le Premier ministre l'après-midi même. Après avoir pris connaissance de ces propos par une dépêche AFP, Raffarin, à Matignon, s'est exclamé : «Puisque c'est comme ça, ils attendront un jour de plus !» Non mais ! Et son entourage de repousser les derniers arbitrages aux «jours qui viennent». Alors que les réunions s'enchaînent à Matignon, le chef du gouvernement entend rester maître de son calendrier. Il sait combien la présentation d'un budget est importante, surtout lorsque la croissance n'est pas au rendez-vous.
Raffarin doit arrêter aujourd'hui ses ultimes décisions. Elles ne devraient pas être dévoilées tout de suite dans le détail : «Il nous faut le temps de prévenir les ministres concernés», indique-t-on à Matignon. Demain, il réunira ses ministres pour «donner ses instructions» pour la rentrée autour de deux thèmes : le programme d'action du gouvernement pour le second semestre et la préparation de «l'agenda 2006». Il devrait prononcer une allocution à la sortie.
Le Premier ministre aura ensuite plusieurs occasions de défendre ses choix, notamment dans les médias. Initialement prévue le dimanche 14, l'ém