Bruxelles (UE)
de notre correspondant
La plongée vertigineuse du déficit public français (4 % du PIB en 2003) ne suscite à Bruxelles aucune compassion. «Ce chiffre indique qu'il n'y a pas eu d'intensification de la consolidation budgétaire en 2003», a froidement jugé, hier, Gerassimos Thomas, le porte-parole du commissaire aux Affaires économiques et financières, Pedro Solbes. Désormais, tout le monde a le regard fixé sur le 3 octobre, date à laquelle Jean-Pierre Raffarin doit présenter à la Commission son projet de budget 2004 et les mesures destinées à ramener le déficit public dans la limite des 3 %. «C'est à ce moment-là que l'on verra s'il suit ou non les recommandations adoptées par le Conseil des ministres en juin et si l'on doit envoyer des recommandations supplémentaires à la France», explique Gerassimos Thomas.
En infraction. Peu ou prou, l'ensemble des partenaires de Paris, engagés dans de douloureuses mesures d'économies, est sur la même d'onde que Bruxelles : la France doit faire des efforts comme tout le monde. L'Allemagne, qui ne parviendra sans doute pas à ramener son déficit sous la barre des 3 % en 2004, considère sans aménité la situation française. «Paris n'a pas la volonté de respecter le pacte, alors que Berlin fait tout ce qu'il peut pour le faire. L'Allemagne est sur la voie du redressement, pas la France !», estime Christa Randzio-Plath, présidente SPD de la Commission économique et monétaire du Parlement européen.
«Berlin a pris les mesures nécessaires,