«Il n'y aura pas de réforme de l'assurance maladie», avait affirmé Jacques Chirac lors de son intervention du 14 juillet. En annonçant hier aux dirigeants des trois principales organisations syndicales qu'il recevait l'un après l'autre François Chérèque (CFDT), Marc Blondel (FO) et Bernard Thibault (CGT) qu'il allait créer une «instance» de réflexion chargée d'établir un diagnostic sur la Sécurité sociale, le ministre de la Santé, Jean-François Mattei, semble suivre à la lettre l'injonction du président de la République.
Car la première conséquence de la création de cette nouvelle instance de réflexion, qui devrait, selon François Chérèque, être mise en place «dans les jours qui viennent», est en effet de repousser d'au moins un an toute réforme de fond de l'assurance maladie.
Comme Jospin. En attendant, le gouvernement pourra se contenter de simples mesures d'«adaptation», selon l'expression du chef de l'Etat. Les travaux de ce conclave devraient durer plusieurs mois. Et une réforme ne pourrait donc pas être lancée avant la conclusion du budget 2005 de la Sécurité sociale, lequel sera voté fin 2004 par le Parlement.
A bien des égards, la méthode Mattei ressemble donc à celle employée par Lionel Jospin sur la réforme des retraites. Après avoir demandé au délégué général au Plan de l'époque, Jean-Michel Charpin, de réaliser un rapport, le Premier ministre socialiste avait créé en mai 2000 le COR (Conseil d'orientation des retraites) pour établir... un diagnostic. Résultat :