Le président de la République a toujours raison. Jacques Chirac avait fait savoir en août à Jean-Pierre Raffarin qu'il souhaitait une baisse de l'impôt sur le revenu de 3 % l'an prochain. Hier, après un dernier entretien avec le Président, le Premier ministre s'est exécuté en rendant ses arbitrages pour le projet de loi de finances 2004. Dans un entretien au Figaro, Raffarin plaide aujourd'hui pour le «maintien du cap» et se félicite : «En deux ans, l'impôt sur le revenu aura été réduit de 10 %», soit le tiers de la promesse électorale du candidat Chirac. Ce nouvel allégement de l'impôt sur le revenu représente un cadeau de 1,8 milliard d'euros à la moitié la plus aisée des ménages. Et profite davantage aux plus fortunés d'entre eux, selon le principe de l'impôt progressif.
Saupoudrages. Pour couper l'herbe sous le pied des socialistes, et répondre à la demande de certains membres de la majorité, Raffarin accompagne cette décision d'une enveloppe de 500 millions d'euros pour augmenter la prime pour l'emploi, à partager entre les 8,3 millions de personnes qui en bénéficient. Sans compter quelques saupoudrages d'actualité : la réduction d'impôt pour l'aide à domicile (personnes âgées ou handicapées) sera portée à 10 000 euros, contre 7 400 jusqu'ici. La TVA sur la restauration sera, elle, si les partenaires de l'Union sont d'accord, appliquée «en cours d'année». Si on ajoute les quelque 2 milliards d'euros de baisse de charges pour le Smic et d'exonérations fiscales dans les lo