Durer. Le plus longtemps possible. Courber le dos, prendre des coups et se préparer à en encaisser d'autres. Sorti émoussé du coup de chaud du mois d'août, le Premier ministre soigne son endurance. L'Education nationale, le déficit abyssal de la Sécu, la situation de l'emploi, les périls annoncés sont légion. Certes, Jean-Pierre Raffarin joue encore les modestes : «Je ne savais pas que je viendrais à Matignon, que j'y serais un an plus tard, que je pourrais faire la réforme des retraites...», a-t-il confié hier à Libération. Pourtant, il commence à croire qu'avec un peu d'habileté, il pourrait rester bien plus longtemps que prévu aux commandes.
Secousse. Pour montrer qu'il se projette dans l'avenir, il a convoqué aujourd'hui ses ministres à Matignon pour leur donner ses «instructions» pour «le second semestre 2003 et la préparation de l'agenda 2006». Reconnaissant que «l'action gouvernementale» avait «parfois donné le sentiment d'être hachée, trimestre par trimestre», Raffarin assure vouloir désormais définir «un horizon et des perspectives».
«Il est là jusqu'en 2007», pronostique un membre du gouvernement. «Jacques Chirac est en confiance avec lui, constate un autre, Raffarin est super loyal, le Président n'a aucune raison de s'en débarrasser.» Avant de nuancer : «Il ne lui demandera de partir que lorsqu'il l'aura usé jusqu'à la corde...» En fait, malgré la secousse politique, l'affaire de la canicule a aussi rassuré le chef du gouvernement : l'Elysée est avec lui dans les cr