A gauche, un tollé général contre une nomination jugée scandaleuse. A droite, les dénégations cyniques de ceux qui veulent faire croire que l'UMP et Chirac n'ont rien fait d'immoral en offrant à l'ex-allié de Le Pen, Charles Millon, un placard doré d'ambassadeur. Et puis il y a les silences embarrassés de ceux qui, au sein même de la droite lyonnaise, ont combattu depuis 1998 l'homme qui avait accepté les voix du FN pour se faire élire à la présidence de la région Rhône-Alpes.
Diplomatique. Anne-Marie Comparini, actuelle présidente (UDF) de la région et farouche opposante de Charles Millon, a été interrogée sur la question mercredi. Sa réponse fut... diplomatique : «Je me réjouis qu'il ait eu cette affectation. La FAO est une belle organisation.» Elle se refuse, depuis, à toute réaction politique. Comme beaucoup, la présidente de la région aimerait en fait pouvoir croire que le dossier Millon est enfin clos. «Elle considère que son attitude depuis l'élection de Millon a été suffisamment claire pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté sur ses convictions vis-à-vis de lui», rappelle l'un de ses proches. A l'heure de la réintégration des ex-troupes de Charles Millon dans l'UMP, l'UDF Anne-Marie Comparini ne veut pas compromettre ses chances de diriger une liste d'union UDF-UMP aux régionales.
Fabienne Levy, vice-présidente radicale à la région Rhône-Alpes, faisait partie des rares élus de droite à s'être immédiatement opposés à Charles Millon, en 1998. «Au départ, j'ai jugé cette