Moliets (Landes), envoyé spécial.
C'est un sujet dont les militants ne parlaient pas ce week-end. Ou seulement à voix basse et après avoir vérifié qui était autour d'eux. Pourtant, du 29 septembre au 17 octobre, Alain Juppé et 26 autres personnes liées au RPR comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Nanterre. Dans l'affaire des emplois présumés fictifs du défunt parti, le président de l'UMP est poursuivi pour «prise illégale d'intérêts». Pour ces faits qui remontent à une dizaine d'années, il risque jusqu'à cinq ans de prison, 75 000 euros d'amende, mais aussi une peine d'inéligibilité. Longtemps miné par la perspective de ce procès, Alain Juppé semble aujourd'hui plus zen : des charges initialement retenues contre lui, comme le «recel d'abus de biens sociaux», ont finalement été abandonnées par la justice, ce qui rend ses avocats plutôt optimistes. «Il ne risque plus rien», lâche, comme à regret, un membre du gouvernement.
Hypocrisie. Mais si le maire de Bordeaux respire un peu mieux, c'est surtout grâce à une stratégie qui a consisté à ne jamais évoquer ce procès et au «soutien psychologique permanent de sa garde rapprochée», selon un ministre. «J'aborde ce rendez-vous sans joie particulière ni tristesse marquée. Je vais essayer de convaincre le tribunal de ma bonne foi, voilà tout», confie Juppé. Comme si cela devait minimiser les faits reprochés, ses fidèles expliquent que tout cela est de l'histoire ancienne. «C'était en d'autres lieux, d'autres temps et avec d'a