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Libération

Chevènement veut renaître à gauche.

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Marginalisé, l'ex-candidat à la présidentielle se cherche des alliés.
publié le 8 septembre 2003 à 0h53

Belfort, envoyée spéciale.

Jean-Pierre Chevènement existe encore. Il voyage (cet été, c'était la Chine). Et il a toujours des copains. Hier, à l'issue de la première université d'été du MRC (Mouvement républicain et citoyen), avatar du défunt MDC (Mouvement des citoyens), l'ancien candidat à la présidentielle a tenu à démontrer qu'il fallait toujours compter avec lui.

Mais voilà, la situation n'est pas brillante. Le maire de Belfort peut bien expliquer que son mouvement incarne le seul projet de gauche «solide et ambitieux» entre un «pôle gestionnaire à majorité sociale-libérale» et un «pôle de radicalité très hétérogène», lui et ses amis risquent en permanence l'asphyxie, entre un PS, fût-il en petite forme, et une extrême gauche à l'affût du moindre mouvement social.

Une nouvelle fois, près de dix-huit mois après le 21 avril 2002, Jean-Pierre Chevènement s'est donc cru obligé de justifier sa candidature à l'Elysée et de décliner toute responsabilité dans la débâcle de la gauche ce jour-là : «Mon seul crime est d'avoir cherché à proposer au pays le projet républicain qui lui faisait défaut.» Mais quand il annonçait hier être au-dessus des partis des deux camps, appelant à la réunion des «Républicains des deux rives», il affirme aujourd'hui qu'il n'a jamais cessé d'être de gauche : «Il ne faut pas renverser les rôles : ce n'est pas parce que le PS devenu maastrichtien fait une politique de droite que nous sommes passés à droite.» Mieux : «J'ai fait, pendant ma campagne, des pro