La grosse colère de l'été est-elle passée ? Depuis plus d'une semaine, pas un attentat «majeur», du type explosion importante de bâtiment public, n'a été à déplorer en Corse. Les deux dernières actions revendiquées visant l'Etat étant le mitraillage du palais de justice de Bastia, le 28 août, suivi d'une tentative à l'explosif contre les locaux du GIR (groupe d'intervention régional) d'Ajaccio.
Printemps. Au milieu de ce relatif silence des bombes, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a affirmé jeudi, dans une interview au Figaro, qu'il était «persuadé que le débat institutionnel pourra reprendre avec les assemblées locales élues au printemps prochain». En d'autres termes, une fois les élections de mars passées, rien n'empêchera de renégocier un nouveau statut pour l'île.
Passée inaperçue, cette petite phrase tranche singulièrement avec les déclarations de son ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, qui répète qu'après la défaite du oui au référendum du 6 juillet, «le débat institutionnel est définitivement clos».
Comme en écho, samedi, le FLNC-Union des combattants, principale organisation clandestine, a délivré un message d'apaisement dans un communiqué authentifié de trois pages. «Il ne sera jamais question pour nous de participer à une surenchère militariste, nous ne sommes pas les tenants du jusqu'au-boutisme», affirme le texte reçu par une radio bastiaise.
Au-delà de cette volonté de calmer le jeu, ce texte, très politique, est un appel clair à «l'union stratégique»