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Libération

Le coup de chaud de Le Pen.

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Diatribe contre l'attitude du gouvernement durant la canicule.
publié le 8 septembre 2003 à 0h53

Saint-Martin-de-Crau, envoyé spécial.

La justice à la Le Pen est forcément expéditive. Samedi, sur la terre de Camargue, en cette Fête des tricolores provençale, le patron du FN fait fissa comparaître le gouvernement devant son tribunal spécial. Acte

d'accusation : la canicule. Bilan : au moins 15 000 morts, selon ses calculs, «quatre fois le bilan des attaques contre le World Trade Center, et cinquante fois le nombre de victimes dans l'affaire du sang contaminé». Verdict rendu sans délibéré du juge Le Pen : «J'accuse solennellement le gouvernement français d'être responsable de la catastrophe sanitaire du mois d'août et de la mort de 15 000 de nos compatriotes, coupable au minimum de non-assistance à personnes en danger.» «Un crime», assure le tribun à la chemise jaune.

«Démission !» Rescapé de la canicule, à 75 ans, Le Pen en fait son feu de rentrée. Accuse le gouvernement de «mensonge d'Etat, collectif et concerté», s'étonne qu'il n'y ait pas eu de démissions. Et s'en prend à Jacques Chirac, qui se trouvait «dans un palace climatisé du Canada, en compagnie de son épouse et de leur chien, un adorable petit bichon qui est l'objet de toutes leurs attentions». «Fidèle à la tradition aoûtienne de vacance du pouvoir, il ne bouge pas», constate le chef d'extrême droite, pour qui «imprévoyance, aveuglement, impuissance et irresponsabilité sont les mamelles de notre République fatiguée et décadente».

Médias insultés. Faut-il dès lors monter dare-dare la guillotine, sur l'herbe rase de