«Premier secrétaire» plutôt que «Monsieur le vicaire». Hier, juste avant d'être le premier responsable politique à être entendu par la «commission de réflexion sur la laïcité» voulue par Jacques Chirac, François Hollande a tenu, avec humour, à prévenir son président, Bernard Stasi : il allait entendre «un premier secrétaire pas un vicaire». De fait, face aux 16 intellectuels, juristes, universitaires et autres élus de la commission, installés pour l'occasion dans un sous-sol du Sénat, François Hollande, flanqué de Jean Glavany, a psalmodié intelligemment son bréviaire laïque. D'abord en faisant part de son opposition à une refonte de la loi de 1905, puis en faisant part de ses réserves sur une législation interdisant le port du voile à l'école et, enfin, en proposant l'instauration d'une «charte de la laïcité», définissant «les droits et devoirs des citoyens».
Félicitations. Quasi unanimement, les membres de la mission ont félicité l'intervenant. Même Gilles Kepel, qui, pourtant, a passé une bonne partie de l'audition à somnoler. Lui comme les autres ne sont pas au bout de leurs peines : ils vont passer, chaque mardi et vendredi matin, à auditionner responsables religieux, policiers, professeurs, francs-maçons, élus, etc. Puis, se mettront à formuler des propositions pour «une meilleure application du principe de laïcité dans la République» que le chef de l'Etat veut sur son bureau avant le 31 décembre.
Peut-être retiendront-ils celle formulée hier par François Hollande. Le pr