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Libération

Le voile, un débat qui divise.

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publié le 10 septembre 2003 à 0h55

Concurrence républicaine sur la laïcité. C'est Jean-Louis Debré qui a tiré le premier. Mais c'est Jacques Chirac qui va emporter le morceau. Au printemps dernier, en pleine guerre du Golfe et tensions au Moyen-Orient, le personnel politique, craignant des dérives communautaristes possibles, s'interroge : faut-il réformer la loi de 1905 ? Faut-il interdire par la loi le foulard islamique à l'école ? Le débat divise. A droite comme à gauche. Pour tenter d'y mettre un terme, le président de l'Assemblée soutenu par le PS et l'UMP a créé une «mission d'information sur la question des signes religieux à l'école». Cinq semaines plus tard, Chirac impose une «commission sur la laïcité», qu'il confie à Bernard Stasi. L'une et l'autre doivent rendre leurs conclusions avant la fin de l'année civile. L'une et l'autre fonctionnent sur le même principe (des auditions) et presque au même rythme. «Nos travaux ne sont pas concurrents, veut croire l'entourage de Jean-Louis Debré. Ils sont complémentaires. Notre mission est plus précise (que celle de Stasi, ndlr) et nous n'avons pas de réponse toute faite.» Mais les députés membres de la mission Debré ne se font pas d'illusion. «Nos auditions sont très intéressantes, assure un des parlementaires UMP. Mais à la fin, on ne pèsera pas lourd.» Un de ses collègues de gauche est encore plus sévère : «Déjà, au fil des auditions, on pédale dans la choucroute. En décembre, ça ne débouchera sur rien. Avec la mission Stasi, Chirac a tiré une balle dans le