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Libération

Déficits : la France met le feu au pacte

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Les partenaires de l'UE critiquent sa politique désinvolte.
publié le 12 septembre 2003 à 0h57

Jacques Chirac baisse d'un ton. Dans la polémique sur les déficits français, le président de la République a adopté le langage de l'obéissance aux règles européennes. Hier, en Espagne, il a déclaré : «La France, dans la conjoncture difficile qui est la sienne aujourd'hui, fera tout ce qu'elle peut faire pour, le plus rapidement possible, arriver aux équilibres que la Commission est en droit d'exiger.» Il était temps : rarement la France n'a autant irrité ses partenaires européens. Sa désinvolture affichée face au pacte de stabilité et de croissance va lui valoir une volée de bois verts au cours de la réunion informelle des ministres des Finances qui débute ce soir, à Stresa (nord de l'Italie).

Tension. Francis Mer n'aura pas la partie facile pour convaincre ses collègues de la zone euro que la France fait des efforts de rigueur budgétaire, alors que son déficit public dépassera pour la troisième année consécutive le plafond des 3 % du PIB imposé par le pacte (4 % attendus cette année). La tension entre Paris et nombre de capitales européennes est à son comble depuis que la France a annoncé qu'elle ne reviendrait à l'orthodoxie européenne qu'en... 2006 alors qu'en juin, le ministre français des Finances s'est engagé formellement à ramener le déficit sous la barre des 3 % dès 2004. La baisse des impôts de 3 % en 2004 a achevé de braquer ses partenaires.

La ligne, à Bruxelles et dans les autres capitales européennes, est donc d'appliquer le plus tôt possible les sanctions financi