Bruxelles (UE)
de notre correspondant
La spirale infernale du déficit et de la dette, la Belgique connaît. Et elle redoute que la France emprunte ce périlleux chemin. De 1974 à 1981, son déficit public est passé de 3 % à près de 14 % du PIB, et sa dette a explosé, de 60 % à plus de 80 %.
Imposition record. Des chif fres que Didier Reynders, le ministre belge des Finances, rappelle à Libération : «L'effet boule de neige a joué à plein. En dépit de la lente réduction du déficit entamée à partir de 1982, la dette a continué à croître jusqu'en 1993, pour atteindre 140 % du PIB, poursuit le ministre libéral. Notre dette va repasser sous les 100 % en 2004 et nous espérons atteindre les 60 % prévus par le traité de Maastricht en 2012.» Un mouvement qui ne devrait pas s'interrompre, même si, pour la première fois depuis 2000, les finances publiques belges vont enregistrer un léger déficit en 2003.
Il aura donc fallu trente ans pour effacer la mauvaise gestion de la fin des années 70 et ce au prix d'une imposition record des ménages. «Je ne veux pas donner de leçon, mais l'expérience belge peut être utile à nos partenaires, ironise Reynders. Je dis bien l'expérience et non pas la vertu. Il est facile de déraper à 3 %, 4 % ou 5 % quand on ne se donne pas un objectif à court terme. Mais il est beaucoup plus difficile de prendre le chemin inverse.»
Petit pays vertueux. Selon lui, contraindre la France à rentrer dans les clous du pacte de stabilité, c'est renforcer la crédibilité de la zone e