Castres, envoyé spécial.
«Hé hé, je suis très heureux de vous serrer la main. Mais honnêtement, je ne sais pas qui vous êtes.» «Je suis le député Philippe Folliot.» «Tant mieux pour vous, et restez-le longtemps !»... Le serrage de louches est une technique politique aléatoire. Mais rien ne décoiffe le poil tondu court du député (apparenté UDF) du Tarn. Philippe Folliot, 40 ans, est décidé à multiplier ses opérations le «café au café» où il se pointe dans un bistrot un matin, cause de tout et de rien avec chacun et paie le jus à tout le monde avant de partir. Pour 128,70 euros d'addition, il a pu serrer hier 27 dextres et distribuer 11 paires de bises aux clients du café de l'Amandier du quartier de Lameilhé à Castres. «Personne ne pourra dire qu'on ne me voit que pendant les campagnes», se réjouit-il.
Colonel. L'ambition déclarée de l'élu est de créer un contact «direct et informel» avec des citoyens. Ce contact est en tout cas divers. Il y a ce monsieur accoudé au bar et qui ne demandait rien à personne quand Philippe Folliot est entré à 7 h 45. «C'est bien d'être venu ici, lui concède le consommateur. Les élus n'écoutent jamais personne. C'est pourtant la population qui est au coeur des problèmes.» Il y a ceux encore qui, alertés deux jours avant par une affichette sur la vitrine, ont fait le détour en connaissance de cause : «Je fais une halte ici pendant mon footing, explique un colonel en short et en maillot. Parce que tout ce qui peut faire de la publicité à Castres