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Libération

Sarkozy rappelé à la réalité corse.

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L'attaque de la gendarmerie l'oblige à sortir de son silence.
publié le 15 septembre 2003 à 0h59

Enfin une mauvaise occasion d'intervenir. Depuis le 6 juillet, jour de la victoire du non au référendum, Nicolas Sarkozy se gardait de prendre part publiquement au dossier corse. Malgré la recrudescence de la violence. Malgré les déclarations hostiles à «l'Etat français» de la part des nationalistes. Lorsqu'il le fallait, le ministre de l'Intérieur faisait «donner» un préfet ou un responsable de la police. Mais lui s'efforçait de garder le silence. Comme pour ne pas insulter l'avenir. Le sien comme celui des rapports entre l'Etat et les nationalistes. Ce qui ne l'empêchait pas, en coulisse, de «garder le contact» avec les principaux acteurs locaux du dossier. Mais les graves événements de Luri, un village dominé par les nationalistes (lire ci-contre), l'ont contraint à sortir de sa réserve.

Arrestation. Samedi, à l'occasion d'un déplacement dans le Gard, Nicolas Sarkozy a assuré que «l'action déterminée de l'Etat ne s'arrêtera pas (...). Chacun doit comprendre que, quand on se comporte en ne respectant pas les lois, on aura à en rendre compte». Pour preuve, l'entourage du ministre promet des arrestations parmi les émeutiers de Luri. Sarkozy, lui, promet des «rebondissements». Les nationalistes ont-ils saisi les événements de Luri pour tester la capacité du gouvernement à répondre ? La réaffirmation de «l'Etat de droit» par Nicolas Sarkozy n'apparaît en tout cas pas suffisante. Le gouvernement ne dispose toujours pas de «plan B» pour la Corse après l'échec de la solution insti