Encore un recul sur la décentralisation. Jean-Pierre Raffarin a annoncé, hier, à l'occasion du congrès de l'Assemblée des départements de France, le report des transferts de compétences au 1er janvier 2005 au lieu de 2004 «pour ne pas faire des transferts dans la précipitation, sans pouvoir rassurer sur les financements qui vont avec», a-t-il expliqué. La veille, Christian Poncelet, le président (UMP) du Sénat, avait tiré le signal d'alarme. «La décentralisation ne saurait se résumer à un simple transfert de prélèvements obligatoires et encore moins à une opération de délestage, avait-il déclaré, ajoutant que «la relance de la décentralisation doit s'effectuer sur des bases financières saines, sûres et sereines.»
Discussions. Le Premier ministre a entendu ses craintes. Et s'est voulu apaisant. «La concertation n'est pas terminée, puisque nous entrons maintenant dans la phase parlementaire, qui reste une phase de débats», a-t-il déclaré. Tout en se disant «ferme sur le calendrier et sur les principes», il a assuré qu'il était «ouvert aux amendements» et s'est donné «un an pour, de concert, évaluer les sommes que l'Etat doit transférer».
Histoire de calmer les inquiétudes, il a rappelé que le montant des transferts devra correspondre à l'intégralité des moyens mis en oeuvre par l'Etat et que leurs modalités ne devront pas dégrader le taux d'autonomie fiscale des collectivités. «Nous financerons loyalement les transferts de compétence, en privilégiant les res sources fiscales, a-