Patrick Ollier (UMP) est un député courageux. Ou gaffeur. Il ne craint pas de contredire le chef de l'Etat qui, lors de son déplacement dans l'Yonne avait insisté, mardi, sur la nécessité d'«assurer la présence de services publics là où ils ont eu tendance à déserter», notamment «en milieu rural».
Tollé. Hier dans une interview au Parisien, le parlementaire, qui est président de la Commission des affaires économiques à l'Assemblée nationale , livrait ses impressions sur le devenir de la Poste. Selon lui, «elle doit absolument se restructurer et alléger ses coûts de fonctionnement». Conséquence : «A terme 900 bureaux de poste fermeront». Notamment dans les toutes petites villes, qui voient les services publics disparaître un à un.
Largement relayés et commentés, ces propos ont suscité un véritable tollé parmi les élus de communes et de départements ruraux, en lutte contre les logiques de désertification. On sait que dans les territoires les plus fragiles, les services publics sont, avec l'agriculture, le coeur de l'activité économique. La disparition de l'un de ces deux maillons hypothèque sérieusement toute perspective d'attirer d'autres entreprises. Plus question d'envisager un quelconque développement économique. «Nous avons eu des rafales d'appels d'élus inquiets. Ces propos ont surpris l'ensemble du monde rural», précisait hier Daniel Hoeffel, le président de l'Association des maires de France (AMF). Leur étonnement a été d'autant plus fort que, la veille, Jacques Chirac a