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Des emplois de RMIstes pour les chômeurs

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Fillon veut réduire le cadre de l'allocation de «fin de droits».
publié le 20 septembre 2003 à 1h04

Transformer les chômeurs de longue durée en allocataires du RMI (revenu minimum d'insertion) : c'est la dernière trouvaille du gouvernement pour financer son budget. L'économie sera dérisoire : à peine 150 millions d'euros, alors que la baisse de 3 % de l'impôt sur le revenu, qui profitera surtout aux gros contribuables, fera perdre 1,8 milliard d'euros. Mais il n'y a pas de petit profit. En mettant ainsi la pression sur les 130 000 demandeurs d'emploi au chômage depuis plus de trois ans, le gouvernement prétend les pousser à réagir en se mettant plus efficacement à la recherche d'un emploi. Mais il sait aussi que beaucoup se décourageront. Dans l'un et l'autre cas, les chômeurs sortiront des statistiques : quelqu'un qui ne fait plus de démarches cesse d'être considéré comme chômeur.

L'allocation spéciale de solidarité (ASS), versée par les Assedic mais financée par l'Etat, était jusqu'ici accordée aux personnes ayant épuisé leurs droits à l'assurance chômage, sans limitation de durée. Son montant est au maximum de 13,56 euros par jour pour les moins de 55 ans et de 19,47 euros au-delà. Seule condition : continuer à chercher activement un emploi. Fin juillet, 420 000 personnes bénéficiaient de cette allocation, familièrement appelée «de fin de droits», sur un total de 2,5 millions de chômeurs indemnisés.

Pressé par le ministère des Finances de réduire ses dépenses, le ministère du Travail a décidé qu'à partir de 2004, cette ASS serait supprimée au bout de deux ans (trois ans p